La procrastination, un mode de vie

 

Je l'ai reçu comme un 2x4 en pleine figure! Dur à prendre mais je le sais depuis longtemps.

Je le savais trop bien mais maudit que c'est difficile de se voir tel qu'on est parfois! Je suis une procrastinatrice, une vraie de vraie! Qui dit procrastination, dit tendance à remettre systématiquement les tâches à plus tard... mais aussi, ça veut dire perfectionnisme et problème d'organisation! Je peux même ajouter à cela, le non-respect des engagements! Voilà, je l'ai dit!

Je me suis questionnée sur mon mode de vie... celui qui fait partie intégrante de mon enfance et celui même, qui fait encore partie de ma vie aujourd'hui. J'ai tenté de le chasser mais il revient toujours, comme la chaleur suffocante et l'humidité qui collent à la peau par une folle journée de canicule! C'est lourd oui, vous avez tout compris! Alors si je ne peux me climatiser les neurones, je vais tenter de l'apprivoiser en cherchant à comprendre tous les aspects de la procrastination.

Comment suis-je parvenue à m'interroger sur ce sujet? Et bien, facile! Je me place souvent dans des situations malencontreuses qui me mettent délibérément dans l'embarras... ces choses à faire que je reporte, ces rendez-vous que j'annule, ces appels téléphoniques que j'ignore...  Ce sont des situations auxquelles je suis littéralement allergiques et quand j'y pense, ça me rend anxieuse, je dirais même malheureuse. Suis-je seule dans cette situation? Je ne crois pas non... et je suis certaine qu'en ce moment, vous réfléchissez sur vous-même.

Alors, pour ma part, ce que j'ai constaté depuis longtemps et ce sur quoi je n'agis pas soit par manque de ressource, d'outils, de volonté, de paresse, de tout... C'est d'être PROACTIVE. Pour être sincère avec vous, la procrastination m'empoisonne la vie depuis mon enfance. Toute petite, ça commencé parce que je ne voulais pas faire la vaisselle, je disais «plus tard maman!» mais non, la vaisselle doit se faire après le souper et alors, je maugréais. Pendant mes études en architecture au Cégep, je me retrouvais souvent à exécuter les plans de nuit lors d'un travail de session en plomberie, en électricité ou pire, physique résistance des matériaux! C'était horrible mais stimulant... la course contre le temps... et j'y arrivais et j'étais fière de ma performance! Ensuite, c'était à l'université, je remettais à plus tard un travail que je n'aimais pas ou avec lequel j'avais moins d'aptitude comme en sociologie économique mais maudit, je finissais par y arriver à la dernière minute, en travaillant souvent de nuit pour composer mais je pétais de bonnes notes! Je me disais que moi, c'est comme ça que je fonctionne... ou encore, je suis plus productive de nuit... mais quand je n'arrivais pas à produire, ou à exceller comme j'en avais l'habitude alors j'abandonnais mon cours. Pathétique pour certains mais pas pour moi, j'évitais ainsi d'être déçue de moi-même.

Ce mode s'est répercuté partout. Dans les sports, je devais être super bonne, je mettais toujours la barre plus haute et quand je n'y arrivais pas, je lâchais pour éviter l'échec. Je suis une personne intelligente, tout comme vous, je suis talentueuse dans plusieurs domaines, tout comme vous, mais l'handicap avec lequel je dois composer est le manque de confiance en moi, en occurrence la peur de perdre, de ne pas aimé, de ne pas plaire, de ne pas être la meilleure, de ne pas être la plus compétente, la plus polyvalente, la plus... c'est ça, vous avez compris! Peu importe, je veux être plus et toujours plus. Mais combien de fois ai-je été déçue de moi-même? Beaucoup... beaucoup trop.

Mais savez-vous quoi? Je ne peux pas être tout ça et parfois nous avons à faire des choix.  La peur de faire le mauvais choix, de prendre la mauvaise décision, de me tromper alors... ça aussi c'est grandement réductible à la vie que je mène depuis trop longtemps... je le sais trop bien mais au lieu de tenter ma chance, expériementer, découvrir... je ne fais rien. Je demeure dans ce mode car c'est ce que je connais, ça me sécurise et en un sens, ça fait partie de moi! Tout ça m'empêche de vivre pleinement ma vie, de profiter de chaque moment avec les gens que j'aime, d'être présente aux opportunités qui s'offrent à moi, en une phrase: 

La procrastination m'empêche de respirer ma vie à plein poumons! 

C'est un couteau à double tranchants, je le sais mais je ne fais rien car je ne sais pas par où commencer, j'en ai trop à m'attaquer en même temps. Pourtant, il s'agit de faire un seul pas... Ce qui fut un temps une mauvaise habitude, fut par la suite un trait de caractère. Aujourd'hui, je sais que j'en ai fait un mode de vie et que ça pollue tous les domaines qui me touchent de près ou de loin : la maison, le travail, mes relations personnelles et moi-même. J'angoisse quand l'échéance arrive, je me parle et me traite de 'je-ne-sais-quoi' pour avoir attendu, je me sens tellement mal car je sais que je ne pourrai pas respecter le délai... ouf, une fois la date passée, bien c'était pas trop pire finalement et ça recommence. C'est toujours comme ça pour tout ce que je juge long à faire, ennuyant et ce qui m'importune. 

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Par curiosité, j'ai lu ce qu'est la procrastination sur wikipedia qui est à la fois assez complet et accessible: http://fr.wikipedia.org/wiki/Procrastination. Ce court texte m'a totalement ouvert les yeux sur moi-même. Voici une idée de ce que j'ai retenu du procrastinateur chronique :

- remettre systématiquement au lendemain

- travail doit être égal à satisfaction immédiate

- tendance apparaît dès le jeune âge: gérer et se responsabiliser

- ceux qui procrastinent sont généralement perfectionnistes

- la procrastination crée un manque d'organisation

Ben voyons donc... on dirait une peinture de moi-même! Et, est-ce que vous vous retrouvez un tant soit peu? Selon le texte, 3 domaines problématiques où les procrastinateurs excellent et dans mon cas, les 3 me concernent à des degrés plus ou moins importants :

· dans les études (et plus tard la vie professionnelle) ;

· dans la vie quotidienne (procrastination routinière) ;

· dans les prises de décision (procrastination décisionnelle)

Dites-moi si ici, vous vous sentez concerné?  Si la procrastination ne vous dit encore rien, prenez connaissance des étapes ci-dessous encore tirées de wikipedia... C'est ce qu'a l'air la vie d'un procrastinateur... en outre, c'est ce que j'ai l'air! Je veux souligner que ce qui suit est généralement ciblé vers une tâche qui est problématique, que nous détestons, qui semble insurmontable, non-gratifiante ou nous n'obtenons aucune satisfaction immédiate.

1.      Vous souhaitez faire quelque chose ;

2.      Vous décidez de le faire ;

3.      Vous reportez sans vraie bonne raison ;

4.      Vous constatez les désavantages de ce report ;

5.      Vous continuez cependant à reporter ;

6.      Soit vous vous en voulez, soit vous trouvez une excuse rationnelle, soit vous évacuez ce problème ;

7.      Vous continuez à reporter ;

8.      Vous réussissez à faire votre tâche juste à temps, avec un maximum de stress, ou bien vous terminez trop tard, ou bien vous ne le faites jamais ;

9.      Vous vous sentez coupable d'avoir ce comportement ;

10.  Vous jurez qu'on ne vous y reprendra plus ;

11.  Peu de temps après, vous recommencez (effet d'addiction).

Et ci-dessous, voici des raisons pour lesquelles on procrastine (wikipédia):

· Pour échapper à la frustration

· Pour protéger son estime de soi 

· Pour résister aux autres : comportement passif-agressif. On dit « oui » aux demandes d'autrui, mais on ne le fait pas.

· Pour vivre dans le stress, dans une recherche de sensations fortes.

· Parce que l'on a des croyances irrationnelles, par exemple, on pense que l'on sera plus motivé pour faire un travail pénible plus tard, ce qui est toujours faux, ou on pense qu'il faut que ce soit parfait.

· C'est une sorte de jeu mental contre la montre 

· Parce que le milieu professionnel s'y prête, particulièrement dans les grandes entreprises ou l'administration. La complexité du système entretient alors la procrastination en la masquant (particulièrement en l'absence d'objectifs concrets.

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En fait, je vais arrêter d'écrire car c'est décourageant mais vrai. En même temps, c'est très motivant de voir que j'ai la possibilité de me transformer, d'avoir une autre vie si je le choisi sincèrement. Je me suis entendue me répéter à plusieurs reprises: «Pfft, j'ai déjà essayé pis ça pas marché!» alors, je n'essaie plus, je ne me commets pas, je n'ose plus rien comme ça je ne fais pas d'erreur et je demeure confortable dans ce que je connais! Ahhh! Comme c'est reposant! Oui mais pas très stimulant! Où est le défi dans tout ça?

Les trois quart du texte me ressemblent tellement qu'à la simple lecture, j'ai pris la décision de me prendre en main. Je m'y suis engagée et c'est pourquoi je fais présentement tout ce travail sur moi-même. L'authenticité, l'intégrité, représentent pour moi la seule façon d'être moi-même, d'être bien avec les autres aussi, d'être heureuse. Maintenant que j'ai pris conscience de ce que j'étais et l'impact de ma façon d'être sur les autres, il n'y a pas de retour en arrière possible.  Je dois accepter qui je suis, ensuite je dois me responsabiliser... et pour ça, il n'y a pas d'âge croyez-moi! 

Bref, afin que je sois certaine d'avoir bien saisi... pour que ça fonctionne, je dois m'engager, respecter ma parole et mes promesses, me responsabiliser face à moi-même et envers les autres. C'est simple il faut que je fasse ce que je dis, au moment où je le dis, à qui je le dis et pour le moment où je dis que je le ferai... et ce, que j'aime ou que je n'aime pas ce que je fais. D'accord, c'est maintenant très clair! :) :)

Sur ce, je vais ME souhaiter 'bon cheminement' et je vais NOUS souhaiter 'bonne route'!

À bien vite! Xx